Le cœur de CHÂTEAUGIRON bat granit breton !

Témoignage d’Yves RENAULT maire de Châteaugiron

Pouvez-vous présenter votre petite cité de caractère ?

En janvier 2017, Châteaugiron a constitué une commune nouvelle en fusionnant avec Ossé et Saint-Aubin-du-Pavail. Aujourd’hui, la commune compte 10 808 habitants, la 10^ème commune d’Ille et Vilaine en nombre d’habitants. Nous faisons partie du Pays de Châteaugiron Communauté (5 communes/28 000 habitants) territoire qui a connu la plus forte croissance démographique du Département entre 2014 et 2020 et dont Châteaugiron est une des locomotives.

Châteaugiron est aux portes de Rennes. Ancienne baronnie bretonne, la ville doit son identité à son patrimoine d’origine médiéval remarquablement sauvegardé, ses rues pavées aux maisons à pans de bois et à son château autour duquel la ville s’est construite et poursuit aujourd’hui progressivement son développement.

Depuis 1978, nous adhérons au réseau des Petites Cités de Caractère de Bretagne® et nous nous attachons à restaurer nos édifices tels que le château, aujourd’hui Hôtel de Ville, les Halles transformées en médiathèque, la Chapelle du Château qui abrite le centre d’art Les 3 CHA, le donjon, ouvert aux artisans d’art et aux expositions.

Votre commune a aménagé la place des Gâtes. Pouvez-vous décrire sommairement cet aménagement ?

Le nouvel aménagement de la place des Gâtes comprend 3 espaces principaux :

– le parvis de l’église, agrandi, embelli et sécurisé

– l’esplanade réservée aux piétons

– une zone de stationnement remaniée sur deux niveaux  pour rectifier le dénivelé naturel de la place.

Les études ont été menées de janvier 2018 à octobre 2019. Prévu en mars 2020, le démarrage des travaux a pris du retard en raison du premier confinement de la crise Covid. Ils ont débuté en juin 2020 pour s’achever en novembre 2022.

Pourquoi avez-vous réalisé cet aménagement ?

Dans sa configuration d’origine, la place des Gâtes s’apparentait plus à une zone de transit automobile et un parking central avec un dénivelé important de 6 mètres, posant des difficultés notamment pour la circulation des personnes à mobilité réduite et pour l’accueil des commerçants du marché.

L’objectif du réaménagement était de donner à la place des Gâtes une ambiance, une configuration de place de ‘’cœur de centre-ville’’, embellie et conviviale, où l’on peut s’installer, prendre son temps et échanger. Il s’agissait également d’adapter les espaces de circulation en offrant une part plus grande aux piétons et aux cyclistes. Nous nous sommes toutefois attachés à conserver du stationnement pour maintenir la fréquentation des commerces.

Enfin, en tant que Petite Cité de Caractère, il s’agissait de valoriser cette place en créant une continuité harmonieuse avec la rue de la Madeleine, la rue commerçante principale avec ses pavés et ses maisons à pans de bois.

Le coût global de cet aménagement est de 2 706 000 € HT ; nous avons bénéficié d’une subvention des Petites Cités de Caractère à hauteur de 43 168 €. La fourniture et la pose du granit a représenté 716 000 € HT.

Pourquoi votre commune a-t-elle voulu du granit ?

Pour plusieurs raisons. En premier lieu, il s’agit d’un aménagement pérenne et qualitatif dans le centre historique. Nous avons choisi le granit pour une question esthétique en cohérence avec les matériaux utilisés, il y a près de 20 ans, pour la valorisation de la rue de la Madeleine. Et aussi, bien sûr, pour une raison technique car le granit est très résistant et peut être réemployé après dépose. Une partie des dallages de la rue Francis Guérault déposés au début des travaux a d’ailleurs déjà été reposée sur divers sites de la commune. Pour cet aménagement, nous avons été accompagnés par les Bâtiments de France qui ont approuvé notre choix.

Quelles sont les raisons qui ont motivé la municipalité à choisir le granit de Bretagne ?

Le granit c’est notre terroir !!

Nous avons eu d’autres propositions de granit de provenance étrangère, mais dans un souci écologique, il nous paraissait inconcevable de faire venir une telle quantité de granit de milliers de kilomètres alors même que des carrières sont installées à nos portes, en Bretagne.

Et la ville de Châteaugiron ne serait pas ce qu’elle est sans le savoir-faire des artisans et des compagnons qui sont au chevet de notre château et de notre patrimoine de manière générale. Sans ces compétences, il nous serait impossible de sauvegarder cet héritage. Il est de notre devoir de contribuer à favoriser l’emploi local et cette technicité. Même si cela a un coût.

Une banderole « Ici on pose du granit breton » a été installée sur le chantier. Pensez-vous que cet affichage est une valeur ajoutée pour la municipalité ?

Oui bien sûr ; il est important de communiquer sur ce choix d’origine de matériau… cela valorise votre activité, et affiche aussi notre volonté affirmée de préserver l’emploi local.

Les Castelgironnais-es sont-ils satisfaits de cet aménagement ?

Oui, car l’aménagement répond aux attentes.

Aujourd’hui, la place est beaucoup plus agréable, conviviale et sécurisée pour les piétons et cyclistes. Nous avons pu l’agrémenter avec du mobilier urbain, des bancs, inexistants jusqu’à présent. Et grâce aux paliers, le dénivelé de 6 mètres est compensé et le déplacement des personnes à mobilité réduite s’en trouve facilité. Il faut maintenant patienter pour que la végétation s’épanouisse.

Les produits en granit ont correctement répondu aux besoins de cet aménagement

Avez-vous envisagé de passer un lot séparé pour la fourniture et la livraison des produits granitiers ?

Non, nous avons opté pour un lot unique dans une optique de simplification de suivi de chantier

Quelles recommandations feriez-vous à des communes qui souhaitent réaliser un aménagement avec le granit de Bretagne ?

Faire le choix du granit breton, c’est faire le choix d’un produit de qualité, esthétique et pérenne ; et la prise en considération de l’impact écologique du transport n’est pas négligeable.

Connaissiez-vous l’Indication Géographique Granit de Bretagne ?

Oui car le bassin granitier de Louvigné-du-Désert n’est pas très éloigné de Châteaugiron, 70 km à vol d’oiseau !